VIH : la vie en couple sérodifférent

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Comment vit-on quand on est un couple sérodifférent en 2020 ? A savoir que l’un ou l’une vit avec le VIH, l’autre pas. Peut-on avoir ensemble des rapports sexuels non protégés sans risquer de transmettre le virus à l’autre ? Eh bien oui ! Même si cette information n’est pas encore assez connue, c’est une réalité. Depuis 2008, année où Bernard Hirschel, un médecin suisse*, a annoncé que les personnes séropositives traitées ayant une charge virale indétectable n’étaient pas contaminantes (A l’époque, le message ne s’adressait qu’aux personnes hétérosexuels.e.s), observant.e.s, avec une charge virale indétectable depuis plus de 6 mois, et en l’absence d’infections sexuellement transmissibles. Depuis ce message s’est élargi à toutes les personnes séropositives tant hétérosexuelles qu’homosexuelles.

Le VIH a de multiples visages

Durant les premières années de l’épidémie, beaucoup de personnes mouraient. D’autres survivaient grâce aux traitements mais avec des effets indésirables parfois difficiles à supporter**.

Aujourd’hui, les personnes séropositives nouvellement contaminées ont un vécu différent. Les progrès thérapeutiques leur permettent de vivre sans effets indésirables handicapants. Elles bénéficient d’une durée de vie égale à celle d’une personne séronégative. Elles travaillent, aiment, se marient (y compris les gays et les lesbiennes depuis l’adoption du mariage pour tous en 2013).

Si les images tragiques véhiculées au début de l’épidémie restent ancrées dans nos mémoires, depuis la réalité s’est transformée. Malheureusement le VIH n’est pas passé d’un coup de l’ombre à la lumière. En France, quelques catégories de populations (travailleurs et travailleuses du sexe, certaines populations trans, personnes détenues, etc.) n’ont pas toujours accès à une prise en charge performante leur permettant de vivre leur séropositivité dans les meilleures conditions. Dans des pays où l’accès à la prévention, aux traitements, à la prise en charge médico-sociale est rendu difficile par le contexte politique et économique, la vie des personnes séropositives reste toujours compliquée.

Pas de sérophobie

Pour les 30 ans de Sida Info Service, nous avons proposé à Sylvain, séropositif en couple sérodifférent, de prendre la parole pour parler de son histoire. Il a appris sa séropositivité en 2011. Il raconte comment l’annonce lui a été faite après avoir effectué un test de dépistage et comment son ami, séronégatif, devenu depuis son mari, a pris les choses en main. « Il n’a pas fui, j’ai eu beaucoup de chance », déclare Sylvain avec une certaine émotion dans la voix. « Il a été très impliqué dès les premières secondes. C’est lui qui posait les questions au médecin, qui demandait ce qui allait arriver, ce qu’il fallait faire à présent. »

Ici, pas de peur du VIH. Pas de sérophobie. Pas de fantasmes. Seule la volonté de comprendre, de s’informer et de vivre au mieux avec le virus. Sylvain et son ami représentent sans aucun doute l’incarnation de ce que devrait être la vie avec le VIH en 2020 !

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*Bernard Hirschel est professeur honoraire de lʹUniversité de Genève, ancien responsable de lʹUnité VIH/sida des Hôpitaux universitaires de Genève
**Nous avons décrit cette évolution dans notre article Traitements VIH : "Plus de trente ans de lutte" accompagnant le témoignage vidéo du professeur Françoise Barré-Sinoussi, co-découvreuse du virus du sida et prix Nobel de Médecine.