Discriminations à l’encontre des personnes vivant avec le VIH

Sida Info Service est un observateur privilégié de l’évolution des questionnements abordés par les différents publics. Son observatoire a réalisé une enquête portant sur les discriminations vécues par les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sur la base d'un questionnaire anonyme posé en fin d'appel.

"On peut parler de son cancer, de son infarctus mais pas du sida". Femme de 53 ans

Quelques points forts de l’enquête :

Un sentiment global de discrimination en recul mais…

A la question : « De manière générale, pensez-vous avoir déjà été discriminé/e du fait de votre séropositivité ? », encore près de la moitié des personnes interrogées ont répondu affirmativement : 47,2 % soit 10 points de moins qu’en 2005 et 7 de moins qu’en 2009. Cependant, plus de sept participants sur dix (72, 4 %) se sont remémorés au moins une situation précise de discrimination. Ainsi, un quart des personnes interrogées n’ont pas le sentiment d’avoir déjà été discriminées mais ont finalement rapporté un événement qu’ils ont qualifié de discriminatoire.

Des discriminations très récentes

Pour plus de sept personnes sur dix le dernier événement discriminatoire s’est produit depuis 2010, dont quatre sur dix au cours des 10 derniers mois.

Différents types et domaines de discrimination

Invariablement depuis 2005, le domaine de la santé est toujours le plus pointé (46, 6 %). Plus grave encore, c’est le seul domaine dans lequel le pourcentage de discriminations rapportées a augmenté par rapport à 2005, passant de 43, 7 % à 46, 6 % (+2, 9 points).

La santé menacée

Les dentistes demeurent les professionnels de la santé qui refusent le plus souvent de faire les soins nécessaires. Un quart des personnes (24, 5 %) rapportent une discrimination en lien avec les assurances et les banques.

Un secret bien gardé

Plus de quatre participants sur dix ont déjà regretté d’avoir parlé de leur séropositivité. C’est d’abord à sa compagne ou son compagnon que le statut est révélé. Pour la majorité, ce choix s’impose rapidement. C’est ensuite vers un/e ami/e que les PVVIH se tournent avant d’en parler à une sœur ou un frère puis à leur mère. Le sujet semble plus difficile à aborder avec le père et surtout avec les enfants.

Une vie affective et sexuelle souvent compliquée

Plus de la moitié des personnes interrogées sont célibataires (55, 1 %). Si parler de sa séropositivité au conjoint peut sembler pour beaucoup une évidence, le faire reste une épreuve. C’est dans le domaine des relations amoureuses que les renoncements sont les plus fréquents. Les rejets de la part d’un partenaire sexuel sont fréquents : plus d’un tiers des participants ont déjà été concernés (34, 7 %).

Conclusion

L’impact de la crainte d’être discriminé peut être aussi fort que les discriminations elles-mêmes. La stigmatisation et les discriminations des PVVIH nuisent considérablement aux efforts de prévention : elles constituent un obstacle au dépistage en induisant une peur du résultat positif et il y a en France encore trop de diagnostics tardifs.

Discriminations des PVVIH
2012

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SIS-Observatoire

L’Observatoire de SIS-Association contribue à l’information sur l’état de santé et les besoins des populations en matière de santé sexuelle par ses rapports, ses études et ses notes de synthèse qu'il réalise via la collecte de données anonymes auprès des utilisateurs des différents services.