La gonococcie, c’est quoi ?

La gonococcie (également appelée blennorragie, gonorrhée ou encore « chaude pisse ») est une infection d’origine bactérienne.

Elle provoque des brûlures et/ou un écoulement jaune par la verge, le vagin ou l'anus.

Cette infection se transmet lors de rapports sexuels, bucco-génitaux, vaginaux ou anaux.

Le traitement se fait par prise d'antibiotiques adaptés.

Transmission

La transmission de la gonococcie est très facile et peut se faire au cours de pénétrations vaginales, anales ou buccales.

Un contact sexuel sans pénétration peut suffire à une contamination.

Le risque de transmission est accru chez :

  • Les hommes ayant des rapports homosexuels,
  • Les personnes qui ont plusieurs partenaires sexuels,
  • Les personnes qui n'utilisent pas de préservatifs,
  • Les jeunes âgés de 15 à 25 ans,
  • Les personnes ayant des antécédents d'IST ou séropositives au VIH,
  • Les travailleurs et les travailleuses du sexe.
Symptômes

Il s’agit essentiellement d’urétrite (inflammation de l'urètre), du moins dans un premier temps.

L'incubation silencieuse dure de 2 à 7 jours.

Chez l'homme :

Il n'y a pas forcément de symptômes.

Les symptômes suivants peuvent apparaître :
Des douleurs à la miction, à l’éjaculation,
Un écoulement purulent jaune-verdâtre qui survient tout au long de la journée (taches dans le slip, quand ça ne colle pas carrément).

L’infection ascendante peut toucher :
Un testicule (orchite),
L’épididyme (épididymite),
La prostate (prostatite).

Chez la femme :

La plupart du temps l’infection ne provoque pas de symptômes (70% des cas), ou bien des symptômes peu caractéristiques.

Quand elle est symptomatique, l'infection se caractérise par :
Pertes vaginales verdâtres,
Parfois associées à une urétrite (avec un écoulement du méat urétral).

L’infection ascendante est à l’origine d’une endométrite (infection de l’utérus) ou d’une salpingite (inflammation des trompes), douloureuses et provoquant de la fièvre.

Chez l'homme et la femme :
Localisations ano-rectales : elles sont souvent asymptomatiques. On peut néanmoins retrouver un écoulement purulent anal et des douleurs à la défécation (ou de fausses envies),
L’oropharyngite gonococcique est également le plus souvent asymptomatique,
La conjonctivite est possible (transmission via la main).

Si l’infection n’est pas soignée il existe des risques de stérilité, surtout chez la femme.

Dépistage - Diagnostic

Le diagnostic est généralement clinique, c'est-à-dire en fonction des symptômes :
Fortes douleurs en urinant ou à l'éjaculation ("lames de rasoir"),
Ecoulement jaune-verdâtre.

Le diagnostic repose sur des analyses biologiques. Attention : l'ECBU  (Examen Cytobactériologique Urinaire) ne permet pas de poser un diagnostic pour le gonocoque.

Les prélèvements sont effectués de préférence le matin avant l’émission d’urine ou la toilette génito-urinaire mais se font également dans la journée :
Chez l’homme : sur le 1er jet d’urine, avec également un auto prélèvement anal pour les personnes pratiquant le sexe anal. L’écouvillonnage ne se pratique plus, il est très douloureux et n’a pas d’intérêt,
Chez la femme : à partir des sécrétions cervicales, produites par le col de l'utérus, par écouvillonage endo-vaginal ou auto prélèvement et par auto prélèvement anal pour les personnes pratiquant le sexe anal,
Chez les deux : prélèvement pharyngé (gorge).

En pratique, dans les CeGIDD (Centre de dépistage) et centres de santé, chez les sujets asymptomatiques le diagnostic se fait :
Chez l’homme : par PCR sur le 1er jet d’urine,
Chez la femme : par PCR sur l’auto écouvillonnage vulvo-vaginal.

En cas de test positif, une culture devrait être pratiquée pour effectuer un antibiogramme mais cela ne se fait pas de façon systématique.

On pratique de plus en plus souvent des tests duplex (mixtes) pour la gonorrhée et les chlamydiae et parfois des test triplex si on ajoute les mycoplasmes.

Traitement

Aujourd’hui, le traitement de la gonococcie repose principalement sur une injection d'antibiotique par 1 dose de Ceftriaxone (Rocéphine®) en première intention, et en seconde intention( en cas  de contre-indication à la rocéphine par exemple) à  la  Gentamicine et plus rarement à la Ciprofloxacine.

La personne est considérée comme guérie (et donc non contaminante) une semaine après l’injection.

Recommandations :

  • Contrôle clinique au bout d'une semaine, mais il se fait rarement s'il n'y a plus de symptômes,
  • Contrôle biologique au bout de 5 semaines.

Le traitement des partenaires doit être systématique car cela permet d’interrompre la chaîne de transmission.

Le traitement permet la guérison complète mais ne protège pas d’une nouvelle infection.

Lorsqu'une personne présente un écoulement urétral après un rapport sexuel non protégé (généralement de 2 à 7 jours après), et sans attendre les résultats d’analyses, il est recommandé de prescrire un traitement efficace sur chlamydiae et gonocoque (doxycycline 100 mg x 2 pendant 7 jours et Rocéphine® 1 gramme dose unique) et de réaliser un dépistage de toutes les IST, dont chlamydiae et gonocoque.