Il existe deux Herpes Simplex Virus (HSV) :
- HSV1 se transmet principalement par contact des muqueuses buccales, responsable de l’herpès oro-facial/labial. Mais peut également être transmis dans la zone génitale lors des rapports oro-génitaux et provoquer un herpès génital,
- HSV2 se transmet presque exclusivement par voie sexuelle et provoque des infections génitales ou anales (herpès génital).
L’herpès génital (HG) est l’une des IST les plus répandues dans le monde et représente la première cause d’ulcère génital.
Le retentissement de l’herpès génital récurrent sur la qualité de vie est important.
Après la primo infection, le virus herpétique s’installe dans l’organisme et s’y « endort », puis se manifeste ensuite lors de poussées par de petites cloques évoluant en plaies, localisées sur les organes sexuels ou à proximité.
Cette infection peut resurgir plusieurs fois chez la même personne au cours de sa vie. Ces résurgences ou poussées se produisent à un rythme variable, parfois de façon asymptomatique.
En France, environ 270 000 personnes souffrent de crises d’herpès génital chaque année, avec quelque 36 000 nouveaux cas diagnostiqués par an.
Source : Vidal
La transmission de HSV-2 se produit lors des rapports sexuels :
- Soit quand il y a des lésions d’herpès,
- Soit quand il y a présence de virus dans les sécrétions génitales au cours d’une poussée asymptomatique.
La pénétration anale ou vaginale n’est pas obligatoire pour qu’il y ait contamination. Le contact des muqueuses avec des lésions herpétiques (le plus souvent extériorisées) suffit à la transmission. Les doigts peuvent tout à fait servir de moyen de transport du virus des parties génitales vers d’autres sites (anus, œil…).
On croyait autrefois que HSV1 ne causait d’infection que sur la partie supérieure du corps (oro-faciale notamment) et que le HSV2 n’attaquait que la partie inférieure du corps. Cette idée est abandonnée : HSV1 et HSV2 peuvent infecter toute région cutanéo-muqueuse.
A partir d’un contact, le délai d’incubation est très variable, de 1 jour à 1 mois, 8 jours en moyenne.
L’herpès génital évolue en 2 phases : la primo-infection puis les résurgences (ou récurrences).
1. La primo-infection
Elle suit le 1er contact avec le virus.
- Elle est asymptomatique (pas de signes) dans la majorité des cas, ce qui n’empêche pas la contamination d’un ou d'une partenaire,
- Lorsqu’elle est symptomatique, elle donne une éruption vésiculaire (boutons clairs remplis de liquide, reposant sur une zone enflammée) douloureuse, qui débute au niveau des grandes lèvres chez la femme, et sur le gland (balanite) chez l’homme,
- Cette éruption s’accompagne de signes généraux (fièvre, malaise général, etc.),
- La guérison des lésions est habituelle, mais le virus reste présent.
Le virus reste latent au niveau des ganglions nerveux et peut se réactiver, à la faveur le plus souvent d’un événement intercurrent (infection concomitante, stress, immunodépression, etc.).
2. Les résurgences (ou récurrences)
Elles résultent de cette réactivation. C’est le « bouton de fièvre » ou les éruptions génitales selon la localisation initiale et sur le territoire de la primo-infection.
- Elles se produisent avec un rythme variable,
- Elles sont favorisées par l’immunodépression,
- Elles peuvent être asymptomatiques.
Dans tous les cas, l’éruption herpétique est :
- Douloureuse (sensation de brûlure intense),
- Souvent prurigineuse (ça gratte), ces signes fonctionnels étant particulièrement stimulés au contact avec les lésions.
Lors des résurgences, les démangeaisons, brûlures et autres picotements précèdent l’éruption de 1 à 2 jours.
Le diagnostic de l'herpès génital est réalisé lors d'un examen clinique. Il n’y a pas lieu d’effectuer des prélèvements, sauf lorsque les lésions revêtent un aspect atypique pouvant induire en erreur sur le diagnostic.
Le dépistage par sérologie (prise de sang) permet de connaître le statut de la personne, mais son intérêt est très souvent nul.
Deux molécules sont indiquées dans le traitement de l’herpès génital (primo-infection ou résurgence) :
- Aciclovir (ZOVIRAX®) : cp à 200mg, crème à 5%,
- Valaciclovir (ZELITREX®) : cp à 500 mg.
Pris par voie orale, le traitement contre l’herpès génital diminue l’intensité et la durée de la poussée mais n’élimine pas les virus « dormants », ce qui exclue une guérison définitive.