Dossier : tout savoir sur le VIH/sida

tout savoir sur le sida

Pour vous permettre de mieux connaître la pandémie, Sida Info Service vous propose des informations sous la forme d'un dossier complet accompagné de liens utiles et de références détaillées. En 40 ans, cette maladie a frappé des millions de gens à travers le monde et fait des millions de morts. Si de nombreux progrès ont été accomplis pour vaincre le VIH/sida, beaucoup reste encore à faire.

Le sida, c’est quoi ?

Le sida (Syndrome d’Immuno Déficience Acquise) est dû au VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine). Lorsque ce virus pénètre dans le corps, il détruit certaines cellules (les CD4) qui coordonnent l’immunité, c’est-à-dire les défenses de l’organisme contre les microbes. Lorsque le nombre de ces cellules diminue, l’immunité devient moins efficace. Des maladies graves, les "maladies opportunistes", peuvent alors se développer. Lorsqu’une personne a une ou plusieurs maladies de ce type, on dit qu’elle a le sida.

Les chiffres en France
  • Entre 4 200 et 5 700 personnes ont découvert leur séropositivité en 2022.
  • 54 % étaient des hétérosexuels, hommes et femmes, dont 38 % étaient nés à l’étranger et 16 % étaient nés en France.
  • 41 % étaient des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) (27 % nés en France et 14 % nés à l’étranger).
  • 2 % étaient des personnes trans et 1 % des usagers de drogues injectables.
  • Chez les adultes, 30 % des découvertes de séropositivité étaient des diagnostics précoces. En revanche, 43 % des infections ont été découvertes à un stade tardif, c’est-à-dire à un stade sida.

(données 2022)

Les chiffres dans le monde
  • 39 millions de personnes vivaient avec le VIH fin 2022.
  • 1, 3 million de personnes ont été infectées par le VIH en 2022.
  • 630 000 personnes sont décédées de maladies liées au sida en 2022
  • 29, 8 millions de personnes séropositives étaient sous traitement anti-VIH en 2022 contre 28, 7 millions en 2021.
  • 5, 5 millions de personnes ne savaient pas qu'elles vivaient avec le VIH en 2022.
  • 53 % de l'ensemble des personnes vivant avec le VIH sont des femmes et des filles.
  • Les femmes et les filles représentaient 46 % de toutes les nouvelles infections au VIH en 2022.

(données 2022)

Les modes de transmission du VIH
  1. Les rapports sexuels non protégés avec pénétration vaginale, anale (ou buccale)
  2. Une exposition au sang, dans des circonstances très précises
  3. De la mère à l’enfant pendant la grossesse ou l’allaitement

Les situations de la vie quotidienne ne peuvent pas donner lieu à une transmission du VIH : baiser, poignée de main, échange de vêtements ou fréquentation de toilettes publiques, par exemple.

 

 

Comment se protéger ?

Le préservatif externe (masculin) est une membrane en latex, polyuréthane ou polyisoprène. Il protège de l’infection par le VIH et par d’autres infections sexuellement transmissibles (IST). Il est à usage unique et est placé sur le pénis en érection juste avant la pénétration vaginale ou anale.

Le préservatif interne (féminin) est une gaine souple et large introduite dans le vagin pour en tapisser les parois. Le préservatif interne présente l’avantage de pouvoir être mis en place plusieurs heures avant le rapport sexuel. Il est à usage unique.

Aujourd'hui, la PrEP et le TasP constituent également des moyens de prévention contre le VIH.

Pour en savoir plus sur les préservatifs, vous pouvez consulter cet article : Tout savoir sur les préservatifs

 

Comment se dépister ?

C’est toujours le bon moment pour en parler avec un médecin et pour déterminer ensemble quand faire la prise de sang.

Quand quelqu’un a pris un risque, cela peut mettre jusqu’à 6 semaines pour que la contamination soit détectable dans le sang (en France, les tests de dépistage du VIH réalisés à partir d’une prise de sang, sont totalement fiables au bout de 6 semaines).

Une personne contaminée qui ferait le test trop tôt risquerait d’avoir un résultat négatif (qui signifie qu’on n’a pas retrouvé la présence du VIH) tout en étant porteuse du virus. Dans ce cas elle ne pourrait pas être soignée et risquerait de contaminer d’autres personnes sans le savoir.

Pour en savoir plus, consulter cet article : Quand faut-il faire un test ?

 

Prévention & VIH : ils témoignent

Deux jeunes parlent du sida et de prévention : Sigami (26 ans) et Mélinda (27 ans)

SIS : Qu’est ce que le sida représente pour toi ?

Sigami : C’est une maladie très présente mais j’ai l’impression que ma génération ne prend pas conscience de son impact. Elle est particulièrement dramatique parce qu’on la découvre brutalement.

SIS : Est-ce une maladie qui te fait peur ?

Sigami : Oui. Le virus peut toucher tout le monde même si on en connaît les risques et les dangers. Et ce qui la rend aussi effrayante, c’est qu’on n’a pas, à ce jour, trouvé de moyen pour s’en débarrasser.

SIS : Est-ce que ta prise de conscience est récente ou as-tu pensé à te protéger dès ton premier rapport sexuel ?

Sigami : Il est vrai que ma prise de conscience s’est faite dans le temps mais très vite, j’ai réalisé qu’il ne fallait pas plaisanter. Entre les intervenants en milieu scolaire et les discussions avec mes parents, j’étais bien informé lorsque j’ai eu mon premier rapport sexuel donc l’utilisation du préservatif était une évidence pour moi.

"J’ai beaucoup stressé en attendant les résultats du dépistage. On ne m’y reprendra pas"

 
SIS : Et aujourd’hui, gardes-tu la même politique ou est-ce que lorsque la situation ne s’y prête pas, tu es prêt à faire une entorse à la règle du préservatif ?

Sigami : Ah non ! Je me protège toujours. C’est une conscience que je garde toujours avec moi. Et puis en général la décision est prise d’un commun accord même si c’est de plus en plus souvent moi qui le suggère. Je me suis déjà fait peur avec une partenaire sans risque réel. Lorsqu’elle m’a proposé de poursuivre nos relations sexuelles sans protection, je me suis laissé guider par l’aventure parce que nous étions ensemble depuis plusieurs mois. On s’est séparés et j’ai beaucoup stressé pendant la période d’attente des résultats du dépistage. On ne m’y reprendra pas. Et puis j’ai vu de très bon copains qui se sont fait des frayeurs alors ça me rend encore plus prudent.

SIS : Connais-tu le traitement post-exposition ?

Sigami : Non, pas très bien. Mais lorsque j’ai eu ma frayeur, j’ai attendu deux mois pour m’assurer du délai minimum de détection du virus et j’ai fait un test. Je l’ai renouvelé un peu plus tard pour me garantir qu’il n’y avait pas d’erreur avec les premiers résultats. Pendant ces deux mois d’attente, je me suis renseigné sérieusement sur la sexualité de ma partenaire et les risques que j’encourais. La confiance joue beaucoup ! Quand la relation est sérieuse, on stresse moins à l’idée d’arrêter l’usage du préservatif.

SIS : Et est-ce que cela t’a déjà conduit à contracter une IST (Infection Sexuellement Transmissible) ?

Sigami : Non.

SIS : De manière générale, avec qui préfères-tu discuter en cas de problème lié à ta sexualité ?

Sigami : Ce serait à un ami en priorité. Ce n’est pas forcément facile d’en parler à la famille, même si la mienne réunit plusieurs médecins. Sinon, je pourrais en discuter avec un médecin extérieur et neutre. Mais au final, je fais régulièrement des tests de dépistage. C’est encore ce qui me rassure le mieux.


 

Melinda (27 ans)

SIS : Qu’est-ce que le sida représente pour toi ?

Melinda : C’est clairement une maladie mortelle.

SIS : Une maladie effrayante donc ?

Melinda : Oui ! Je sais bien qu’on peut se protéger, mais lorsque je donne mon sang, j’ai toujours un léger doute… Je me demande toujours s’ils ne vont pas m’appeler pour m’annoncer que j’ai contracté le virus. 15 jours après notre rupture, un de mes ex m’a appelé pour me dire qu’il avait fait un test. J’ai été très remuée. Et comme je ne comprenais pas sa démarche alors qu’on était restés ensemble 3 ans, j’ai décidé de faire également des analyses. En revanche, je n’ai pas peur des personnes contaminées par le sida.

SIS : Est-ce que cette prudence t’accompagne depuis toujours ? As-tu pensé à te protéger lors de ton tout premier rapport sexuel ?

Melinda : Oui. On avait tous les deux prévu des préservatifs. Je ne saurais dire qui m’avait le plus informée sur le sujet mais je me rappelle d’un cours de biologie où le prof nous avait appris l’utilisation d’un préservatif sur un pied de chaise. Mais c’était une question que mes parents avaient également soulevée et puis les médias en parlent aussi. Ce qui fait que sans être particulièrement curieuse sur le sujet, j’étais très bien renseignée. Un peu comme pour le tabac.

"De manière générale, j’évite les comportements à risque"

 
SIS : Informée tu l’es donc mais est-ce que cela implique que tu prends toujours tes précautions ?

Melinda : Ah ça oui ! A chaque nouveau partenaire, j’impose le préservatif. S’il ne veut pas se plier à cette règle, il sort immédiatement. Lorsque la relation s’installe dans le temps, je propose à mon compagnon de faire un test ensemble au bout d’un mois. Si les résultats sont bons, je laisse tomber le préservatif. Mais de manière générale, j’évite les comportements à risque.

SIS : Même si tu n’y as donc jamais eu recours, connais-tu le traitement post-exposition ?

Melinda : Si je ne me trompe pas, il faut se rendre à l’hôpital sous 48 heures après la prise de risque pour se voir prescrire un médicament antirétroviral, mais je n’en sais pas plus.

SIS : As-tu déjà eu une IST (Infection Sexuellement Transmissible) ?

Melinda : J’ai déjà eu une maladie suspecte mais sans cause confirmée. Il pourrait s’agir d’une allergie au latex.

SIS : Est-ce le genre de sujet que tu peux évoquer avec ton entourage ? De manière plus générale, parles-tu facilement de sexualité ?

Melinda : Ca dépend avec qui. Avec les amis proches oui. Mais pas avec la famille. Pour ce qui est du corps médical, ça ne me dérange pas d’en parler avec ma gynécologue mais j’ai plus de mal à en parler à mon médecin traitant, sauf si c’est nécessaire.

 

Etre séropositif-ve

On est séropositif-ve au VIH quand on a été infecté par ce virus.
Le seul moyen de savoir si on est porteur du VIH est de faire un test de dépistage.

Etre séronegatif-ve

Etre séronégatif-ve signifie soit que la personne n’a pas le VIH, soit que le virus est présent mais que le test de dépistage ne peut pas encore le détecter, par exemple s’il est réalisé moins de 6 semaines après la contamination par le virus du sida.

Que font les traitements ?

Il n’existe pas de traitement permettant de guérir du VIH/sida. Les traitements actuels freinent l’évolution de la maladie et améliorent les conditions de vie des malades.

Dans les pays les plus développés, les décès dus au sida ont fortement diminué depuis l’utilisation généralisée des multithérapies. Certaines personnes séropositives au VIH (PVVIH) ne supportent pas ces médicaments (effets indésirables) ou ne parviennent pas à les prendre régulièrement. En France, toute personne atteinte par le VIH peut bénéficier d’une prise en charge sociale et médicale.

Pour aller plus loin, consulter ce site de l'association  Actions Traitements

Discriminations et séropositivité

L'Observatoire de Sida Info Service a réalisé plusieurs enquêtes sur les discriminations à l’encontre des personnes vivant avec le VIH dont la dernière en 2019.

Dans cette dernière enquête, 67% des répondants disaient s'être déjà sentis discriminés depuis l’annonce de leur séropositivité, les domaines de discriminations étant principalement :

- Le domaine médical ou paramédical (59,1%),
- Le domaine privé (sentimental, affectif), entourage proche (48,1%),
- Le domaine professionnel (33,5%).

A noter que l’avènement de l’intransmissibilité du VIH avec une charge virale indétectable ne semble pas avoir fait chuter la stigmatisation des personnes séropositives.

Journée mondiale de lutte contre le sida

Fixée le 1er décembre de chaque année, la journée mondiale de lutte contre le sida a été instituée par l'Organisation mondiale de la santé en 1988. Elle est un temps fort de mobilisation et d'engagement pour agir contre le VIH. L'objectif de l'ONUSIDA est d'atteindre les 95-95-95 :

- 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut VIH,
- 95 % des personnes qui connaissent leur séropositivité au VIH reçoivent un traitement,
- 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.

Plus d'infos sur  unaids.org/fr

Le ruban rouge

Le ruban rouge est le symbole officiel de la lutte contre le VIH/sida.

Vous pouvez commander des pin's ruban rouge sur la boutique en ligne  SIDACTION.

Liens de référence

site de l’ONUSIDA (Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida)

site de Santé Publique France (section VIH)

site du réseau des CRIPS (Centre Régional d’Information et de Prévention du Sida)

site de l'Organisation mondiale de la santé (section VIH)