Saint-Valentin : l’amour, le TasP, la PrEP

Saint-Valentin

Comme une rengaine, un « marronnier » diraient les journalistes, la Saint-Valentin réapparaît chaque année le 14 février à la une des médias pour célébrer la fête des amoureux. Certains s’en réjouissent, d’autres s’affligent de ce rappel à leur célibat et souhaitent au plus vite outrepasser cette journée. Pour Sida Info Service, ce jour de la Saint-Valentin constitue une aubaine pour rappeler que l’amour concerne tout le monde : hétéros, gays, bis, lesbiennes, trans, jeunes, moins jeunes, séronégatifs et séropositifs...

Parlons-en des séropositifs, aujourd’hui victimes encore de peurs irrationnelles, de réactions de rejet, de sérophobie, parce que pour trop de gens encore le VIH demeure un virus sinistre renvoyant à d’horribles souffrances et à la mort, alors qu’en 40 ans... tout a changé !

Trithérapies et VIH

En 1996, l’arrivée des trithérapies a fait chuter drastiquement le nombre de décès et a permis aux personnes atteintes de vivre ou de revivre. Certes ces médicaments antirétroviraux ne permettent toujours pas d'éliminer complètement le virus, mais le VIH/sida est devenu une maladie chronique comme peuvent l’être le diabète ou l'hypertension. Un sacré changement de paradigme même si socialement avoir le VIH ou un diabète ce n’est pas la même chose.

TasP et VIH

En 2008, nouvelle avancée grâce au médecin suisse Bernard Hirschel qui annonce « que les personnes séropositives traitées ayant une charge virale indétectable ne peuvent plus transmettre le virus, en l'absence d'autres infections sexuellement transmissibles ». D’abord entérinée pour les couples hétérosexuels, cette innovation du TasP (Treatment as prevention) a ensuite concerné toutes les sexualités.

PrEP et VIH

Enfin la PrEP, cette Prophylaxie Pré-Exposition consistant à prendre un médicament antirétroviral de manière continue ou discontinue pour éviter d'être contaminé par le VIH, représente la dernière évolution.

Grâce à la PrEP, le nombre de nouveaux cas de VIH à San Francisco a chuté de 49 % entre 2012 (année où la PrEP a été autorisée aux États-Unis) et 2016. Au Royaume-Uni, la chute a été de 18 % entre 2015 et 2016 (une baisse encore plus importante chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes [HSH] à Londres : - 29 %). A Paris, entre 2015 et 2018, le nombre de nouveaux cas de VIH a chuté de 16 %.

Aujourd’hui, en France, 64 821 personnes ont initié une PrEP entre le 1er janvier 2016 et le 30 juin 2022, dont 28% depuis le 1er juillet 2021. Au premier semestre 2022, le nombre de personnes ayant effectivement utilisé la PrEP est en augmentation de 40% par rapport à la même période de l’année précédente : 42 583 PrEPeurs versus 30 376 au 1er semestre 2021.

Tous ces chiffres démontrent que le traitement contre le VIH a un rôle important dans la prévention puisque les personnes séropositives qui le prennent ne transmettent plus le VIH. Les chiffres montrent aussi que la PrEP constitue une protection efficace pour les personnes séronégatives.

Moins de risques dans le sexe et plus d'amour sans virus : une bonne nouvelle à rappeler un jour de Saint-Valentin.