VIH : il faut sauver la surveillance épidémiologique

Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) exprime des préoccupations quant aux lacunes observées dans le système de surveillance épidémiologique des infections à VIH, hépatites virales et autres infections sexuellement transmissibles.

La Déclaration Obligatoire de l'infection par le VIH (DO VIH), établie en 2003, constitue le pilier de la surveillance du VIH en France. Cependant le dispositif actuel se révèle défaillant, compromettant la capacité d'analyse précise de la dynamique de l'épidémie.

Le CNS, dans un Avis suivi de recommandations daté du 19 octobre 2023, identifie les dysfonctionnements et propose des mesures correctives. Il souligne la nécessité de ne pas remettre en question la DO VIH en tant que dispositif de surveillance, mais insiste sur l'impératif d'améliorer rapidement son fonctionnement.

Quatre domaines nécessitant des mesures correctives sont identifiés par le CNS. Premièrement, le dispositif ne tient pas suffisamment compte du caractère hospitalier de la DO VIH, soulignant l'importance des COREVIH à l'échelon territorial. Deuxièmement, les modalités d'accès à la plateforme e-DO nécessitent un redéveloppement rapide pour s'adapter aux réalités du processus de déclaration. Troisièmement, une intensification des échanges avec les acteurs de terrain est recommandée pour renforcer leur adhésion à l'activité de déclaration. Enfin, la fiabilité de l'estimation annuelle du nombre de nouvelles découvertes de séropositivité doit être améliorée en remplaçant l'enquête annuelle par une collecte exhaustive et fiable des résultats de sérologie VIH confirmés positifs dans le cadre du système LABOé-SI.

Le CNS formule treize recommandations visant à restaurer et optimiser le fonctionnement de la DO VIH. Il souligne l'engagement déterminé des pouvoirs publics à maintenir et renforcer ce dispositif, précisant les actions opérationnelles à entreprendre par l'administration de la santé, Santé publique France et les COREVIH (Comité de coordination régionale de la lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le virus de l'immunodéficience humaine).

Source : Lire l'avis du CNS