8 mars : A l’écoute de la santé sexuelle des femmes

SIS ASSOCIATION est historiquement engagée aux côtés des femmes dans la lutte contre toutes les formes de discriminations. Nos lignes d’écoute leur offrent un espace de parole et d’écoute sans jugement. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, nous proposons de mettre en évidence les difficultés rencontrées par les appelantes sur nos différents dispositifs.

« En 2023, la grande majorité des appelantes nous contactent après une prise de risque (le non-port du préservatif le plus souvent). Ces femmes sont souvent perdues et ne savent pas à qui s’adresser. Elles cherchent à déterminer si elles ont besoin de se faire dépister, par exemple. Nous soulignons une méconnaissance globale sur la réalisation de dépistages. Près de cinquante écoutants sont présents pour soutenir et accompagner les personnes en difficulté et bien souvent en détresse. Nous transmettons une information personnalisée, une aide à la décision, ou une orientation vers des dispositifs médicaux paramédicaux ou associatifs » (Dr Arame Mbodje, Directrice de SIS ASSOCIATION).

En 2023, 18 926 femmes ont contacté les lignes de SIS Association.

La classe d’âge la plus représentée est celle des 25-39 ans, soit 46 % (n=7 565). Les femmes de moins de 25 ans représentent 28 % des appelantes.

Les principaux thèmes abordés sur les lignes

Sur les 4 principaux thèmes abordés, celui des risques de transmission reste le premier pour l’ensemble des appelantes. On observe cependant une distribution différente pour les autres thèmes lorsqu’elles ont moins de 25 ans et lorsqu’elles ont plus de 25 ans.

Les demandes concernant le dépistage se placent en second dans le classement des thèmes chez les femmes de moins de 25 ans sur l’année 2023 alors que chez les plus de 25 ans, ce sont les aspects psychologiques et relationnels qui vont occuper la seconde place. Leurs demandes traitent, entre autres, de la découverte de la sexualité.

Il est noté chez les plus jeunes, une absence de connaissances, les rendant plus vulnérables aux IST. L’IST la plus interrogée est la chlamydia (37 %) tandis que chez les plus de 25 ans, c’est le HPV qui prédomine. Cette réalité entendue sur les lignes de SIS vient corroborer celle observée par Santé publique France concernant l’augmentation de l’infection à chlamydia.

Par ailleurs sont notées chez les femmes de moins de 25 ans, des difficultés d’appropriation de la contraception qui, pour la plupart d’entre elles, exposent à des risques de grossesse.

Témoignages :

Femme de 19 ans
C'est une première relation début juillet avec 3 partenaires différents aujourd'hui constate après quelques semaines des symptômes que son médecin traite comme une mycose demain elle ira faire plusieurs dépistages dans un CEGGID pour connaître son statut. Fellation non protégée, cunnilingus, pénétration anale non protégée.

Femme de 21 ans
J'ai eu un rapport non protégé le 11 février. Le 13 février, j'ai pris la pilule du lendemain. J'ai fait un test de grossesse autour du 27 février (négatif) et j'ai refait un test le 17 mars (négatif). On est le 22 mars et je n'ai toujours pas eu mes règles.

79 % des sollicitations des jeunes femmes qui traitent du préservatif évoquent son absence au cours d’un rapport sexuel

Témoignages :

Femme de 20 ans
Hier a eu un rapport sexuel non protégé, avec un partenaire qui a beaucoup de rapports avec d'autres filles.

Femme de 22 ans
Il y a 5 jours, a pris un risque avec quelqu'un, est allé aux urgences et a demandé un TPE, on lui a refusé. Rapport de pénétration vaginale non protégée avec un garçon qu'elle a rencontré. N'a pas de contraception, et n'a pas pris de pilule du lendemain.

Toutes classes d’âge confondues, lorsqu’un contexte de risque est évoqué, 51 % des demandes de dépistage se rapportent à des situations de violences sexuelles

La majorité des situations de violences en rapport avec une demande de dépistage proviennent dans 68 % des cas de femmes de plus de 25 ans.

Témoignages :

Femme de 30 ans
A été violée, elle est dans l'attente de résultat, a vu son médecin traitant 3 jours après l'agression. A eu des symptômes, a paniqué, une hausse de température. Maintenant l'attente est plus simple à gérer pour elle, elle a une vision plus fataliste "si ça doit arriver, ça arrivera". Il lui a prescrit un bilan VIH/IST pour faire le point et une charge virale. Elle attend ses résultats.

Femme de 40 ans
"Je suis en procédure de plainte pour viol. À part les gens très formés comme vous, quand je raconte... je pense qu'elle était choquée (la gynéco)""il s'en est pris à moi quand j'étais alitée..." IST à tester...

Femme de 67 ans
Elle n'a jamais eu de rapport sans préservatif. Elle travaillait dans le domaine de la santé. Elle voyait un homme depuis trois semaines. Elle s'est assoupie alors qu'il était derrière elle et il en a profité pour la pénétrer sans préservatif (alors qu'elle lui avait imposé le préservatif jusque-là) elle est très affectée (pleure) par cela « j'ai toujours été très exigeante là-dessus » elle dit avoir honte "j'ai l'impression d'être un bébé de 4 ans !"

Femme de 37 ans
"J'avais dit non, il m'a tenu"

Femme de 56 ans
Veut faire un bilan VIH IST sans que son mari le sache, car c'est un rapport non désiré (viol) et qu'elle ne lui en a jamais parlé.

Lorsqu’elles ont moins de 25 ans, les risques de grossesse sont interrogés ainsi que ceux liés à l’interruption médicale de grossesse.

Une mère pour sa fille de 17 ans
Ma fille va avoir 17 ans et elle a subi un viol il y a un mois et demi et elle est directement tombée enceinte. (La mère en pleurs) Il va y avoir une IVG et en plus c'était sa première fois. Nous avons fait le nécessaire (sage-femme gynécologue) il va me falloir du courage... c'est très difficile... Maintenant, il faut rechercher les maladies...

SIS ASSOCIATION propose une relation d’aide à distance au moyen de services téléphoniques et internet gratuits, anonymes et confidentiels :

• Une ligne téléphonique : 0 800 006 907
• Un site internet : www.sexualites-info-sante.fr
• Un service de LiveChat (disponible à partir du site internet)
• Un service de réponse par email (disponible à partir du site internet)

Contact :

Jérôme Aubé
06 29 82 76 55
j.aube@coromandel-rp.fr

Alexandra Langlois
06 62 88 36 90
a.langlois@coromandel-rp.fr