Education à la sexualité : l’Etat en défaut

En matière d’éducation à la sexualité à l’école, l’Etat ne fait pas ses devoirs. Réunies sous la bannière CAS D'ECOLE , les associations Le Planning familial, Sidaction et SOS homophobie sifflent donc "la fin de la récré" en saisissant le tribunal administratif de Paris pour demander l’application pleine et entière de la loi de 2001 relative à l’éducation à la vie affective et sexuelle de tous les élèves.

Selon l’enquête IFOP réalisée pour Cas d’école dans la population des 15/24 ans, 67% des personnes interrogées déclarent ne pas avoir bénéficié des 3 séances annuelles d’éducation à la sexualité que la loi de 2001 rend obligatoire à l’Education nationale de dispenser. Un manquement de l’Etat pointé depuis de longues années par bon nombre d’associations intervenant dans le champ de la prévention.

Pourquoi l’éducation à la sexualité est-elle importante ?

Pour Sidaction, SOS homophobie et le Planning Familial, l’éducation à la sexualité conduit à mieux se protéger contre le VIH, les autres IST, les grossesses non désirées et permet aussi « moins de violences sexistes et sexuelles, moins de discriminations et de violences LGBTIphobes » et par conséquent « plus de consentement, plus de comportements responsables, plus d’autonomie, plus de respect de soi même et de l’autre, plus de confiance en soi, plus d’égalité entre les femmes et les hommes ».

Ce discours, SIS Association qui œuvre depuis plus de trente ans dans le champ de la prévention et du bien-être sexuel grâce à ses dispositifs Sida Info Service, Ligne Azur et plus récemment Sexualités Info Santé , ne peut que l’approuver et le soutenir.

Mettre l’Etat devant ses responsabilités, c’est aussi appuyer la démarche du ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, qui avait en septembre 2022 ordonné dans une circulaire le « renforcement » de l'éducation à la sexualité, pour qu'elle devienne « effective dès cette année scolaire ». N’avait-il pas conclu : « Nous devons respecter la loi ».