Chiffres clés en France : les données en 2020

4 900 personnes ont découvert leur séropositivité au VIH en 2020

Chaque année à l’approche du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, Santé publique France publie les chiffres des nouvelles contaminations par le VIH et des IST. Des chiffres toujours attendus avec une certaine fébrilité car ils représentent un indicateur assez précis de l’évolution des épidémies. Hélas, en 2020, à cause de la crise sanitaire liées à la COVID-19 qui a entraîné la fermeture de beaucoup de lieux de dépistage, les données dressent un tableau plus évasif de la situation.

Infection par le VIH

4 856 personnes ont découvert en 2020 leur séropositivité au VIH, nombre en diminution de 22 % par rapport à 2019. Cette diminution du nombre de diagnostics d’infection à VIH peut s’expliquer en partie par la diminution de l’activité de dépistage (-14 % entre 2019 et 2020) ainsi que par une moindre exposition au VIH liée aux mesures de distanciation sociale (surtout au moment du premier confinement) liées à la crise sanitaire.

En métropole, le taux est plus élevé en Ile-de-France que dans les autres régions.

Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité, 43 % sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), 38 % des hétérosexuel.le.s né.e.s à l’étranger, 16 % des hétérosexuel.le.s né.e.s en France.

La diminution du nombre de découvertes de séropositivité est plus marquée chez les personnes nées à l’étranger (-28 %) à cause de la difficulté d’accéder au dépistage et en raison de la baisse des flux migratoires, quel que soit leur mode de contamination, que celles nées en France (-14 %). Pour les HSH nés en France, la diminution observée depuis plusieurs années se poursuit avec une baisse de 15 % sur un an. Chez les usagers de drogue par voie intraveineuse, la diminution est de 35 %.

Les hommes représentent 69% des découvertes de séropositivité VIH en 2020, les femmes 30% et les personnes trans 1%. Le nombre de découvertes de séropositivité a diminué de façon plus marquée chez les femmes (-30% entre 2019 et 2020) que chez les hommes (-18%), tandis qu’il n’a pas diminué chez les personnes trans (tous genres confondus).

Les principaux modes de contamination des personnes ayant découvert leur séropositivité en 2020 étaient les rapports hétérosexuels (53%) et les rapports sexuels entre hommes (42%), plus rarement la contamination était liée à l’usage de drogues injectables (1,5%) et à des rapports sexuels pour les personnes trans (1,5%). Les autres modes de contamination représentaient 2% des découvertes.

Les hommes étaient contaminés majoritairement par rapports sexuels entre hommes (62%) et les femmes par rapports hétérosexuels (98%).

Diagnostics tardifs et au stade sida

En 2020, les découvertes tardives de séropositivité ont augmenté par rapport aux dernières années passant de 28 à 30 %, ce qui représente environ 1500 personnes. Une inquiétude car ce stade avancé de l’infection constitue une perte de chance en terme de prise en charge individuelle et un risque de transmission du VIH à des partenaires sexuels non protégés par un préservatif ou n’utilisant pas la PrEP.

IST bactériennes

Comme pour le VIH, le dépistage des Infections Sexuellement Transmissibles bactériennes a connu un recul au cours de l’année 2020 avec une diminution de 8 à 31 % selon que le dépistage ait été réalisé dans des laboratoires privés ou des CeGIDD (centre d’information, de dépistage et de diagnostic sur le VIH, les IST et les hépatites, qui ont presque tous été fermés pendant le premier confinement).

Infection à Chlamydia trachomatis

124 082 cas d’infection à Chlamydia trachomatis ont été diagnostiqués en 2020 chez les personnes de 15 ans et plus. Il est plus élevé chez les femmes que chez les hommes, notamment chez les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans.

La majorité des patients diagnostiqués en médecine générale étaient des femmes (54 %) et des personnes hétérosexuelles (75 %).

Les cas d’infection à Chlamydia trachomatis sont particulièrement élevés à la Réunion, Martinique, Guyane et Guadeloupe à l’exception de Mayotte. En métropole, les régions Ile-de-France, Grand-Est, Pays de la Loire, Occitanie et Provence Alpes Côte d’Azur et Corse représentent les cas les plus nombreux.

Infection à gonocoque

Le nombre de cas de gonococcie diagnostiqués en CeGIDD en 2020 s’établit à environ 10 000, un nombre en recul de 13 % par rapport à 2019. Le taux de positivité de l’infection à gonocoque est plus élevé chez les personnes trans (6,3 %) et chez les hommes (5,8 %) que chez les femmes (1,2 %) Les taux de positivité étaient particulièrement élevés aussi bien chez les HSH nés à l’étranger (8,2 %) qu’en France (6 %).

Syphilis

La majorité des personnes testées pour la syphilis sont des femmes (68 %), en raison du dépistage obligatoire au cours de la grossesse. En 2020, tous sexes confondus, environ 2 500 cas de syphilis ont été diagnostiqués dans les CeGIDD, en diminution de 18 % par rapport à 2019. Le taux de positivité est plus élevé chez les personnes trans et les HSH que chez les hommes hétérosexuels ou les femmes hétérosexuelles.

Santé sexuelle

Une bonne santé sexuelle passe notamment par un dépistage régulier. A cause de la crise sanitaire, beaucoup de personnes n’ont pas pu détecter une séropositivité au VIH ou une infection par une IST perdant ainsi des chances de guérison sans séquelles ou de prise en charge rapide et efficiente. Alors si vous pensez avoir pris un risque, contactez Sida Info Service qui pourra vous informer et vous orienter si nécessaire vers un centre de dépistage.

Source : BEH, Santé Publique France, novembre 2021