
En 2023, les femmes représentaient 44% des nouvelles infections au VIH dans le monde et 32% en France. Pourtant, à l’heure où l’Aide Médicale d’État est remise en question, les droits des femmes sont eux aussi fragilisés, avec des conséquences très concrètes comme une augmentation des contaminations au VIH.
Réalités des migrantes face au VIH
Contrairement à certaines idées reçues, les migrants, et en particulier les migrantes, ne viennent pas en France pour se faire soigner.
L’étude PARCOURS a mis en évidence que les femmes séropositives ont été contaminées :
• Avant leur migration, mais elles n’apprennent leur séropositivité qu’une fois arrivées en France.
• Pendant leur parcours d’exil, notamment à la suite de viols.
• Après leur arrivée en France, en raison de situations de grande vulnérabilité.
Dans tous les cas, un facteur commun ressort : l’impossibilité de refuser des rapports sexuels non protégés, souvent avec des hommes refusant de se faire dépister. Une double violence, donc déjà.
"Je pense que mon partenaire savait qu’il était malade et a choisi de ne pas me le dire. Quand je lui ai appris la nouvelle, pas vraiment de surprise, ni de choc. À la limite, il s’en fout, alors que moi, je me demande si je pourrai toujours avoir des enfants."
Moins de droits, plus de précarité
Les femmes découvrent souvent tardivement leur séropositivité, généralement lors d’une grossesse. Ce moment leur permet d’accéder à une prise en charge médicale, essentielle pour éviter la transmission du virus de la mère à l’enfant. Mais cela ne résout pas les difficultés matérielles et sociales qui persistent.
Les femmes migrantes séropositives font face à une triple injustice :
1. Elles sont victimes de violences,
2. Elles sont victimes de discriminations,
3. Elles sont victimes d’un accès restreint aux soins.
Les associations comme Ikambere, le Comité des Familles ou AIDES jouent un rôle essentiel en apportant soutien et accompagnement.
Cependant, les femmes ne sont pas toujours libres de leur temps pour s’y rendre. Sida Info Service reste alors une ressource précieuse pour les informer et les écouter gratuitement et en toute confidentialité au 0 800 840 800.
"Le pharmacien refuse de me donner mon traitement VIH car j'avais oublié de payer un médicament. Je crains que cet homme stigmatise d'autres personnes comme moi qui suis originaire d'Afrique. Pourquoi me parle-t-il mal ?"
Plus de PrEP, plus de droits
La PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition) est un traitement préventif très efficace contre le VIH. Bien connue des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, elle reste méconnue des femmes pourtant fortement exposées, notamment celles nées à l’étranger, en particulier en Afrique subsaharienne.
Dans ce domaine, comme dans la recherche médicale, il reste encore beaucoup à faire pour garantir un accès égalitaire à la santé pour toutes les femmes.
Les Droits des Femmes en question
En écho à la Journée Internationale des droits des Femmes du 8 mars, SIS Association rappelle que la lutte contre le VIH passe aussi par la lutte pour les droits des femmes. La remise en question de l’AME risque d’aggraver encore leur situation. Renforcer leurs droits et leur accès à la prévention, à la prise en charge et à la protection sociale est une urgence sanitaire et une nécessité humaine.
Notre équipe reste à votre écoute pour toutes vos questions sur les Droits des Femmes au 0 800 840 800, par livechat, mail ou sur notre forum.