La journée mondiale du don d’organes et de la greffe se déroule chaque année le 17 octobre. L’occasion de rappeler que la greffe est désormais possible entre personnes vivant avec le VIH.
Depuis 40 ans le VIH paraît coincé dans l’esprit du grand public comme une maladie figée dans le temps. Certes l’arrivée des trithérapies en 1996 qui ont fait chuter la mortalité et amélioré la qualité de vie des personnes atteintes est connue mais le VIH garde une image de maladie dangereuse, tragique, sans véritable évolution.
Pourtant que de progrès accomplis en 40 ans !
Le TasP et la PrEP sont deux exemples de ces changements majeurs aussi importants pour les personnes vivant avec le VIH que pour les personnes non contaminées susceptibles d’avoir des rapports sexuels non protégés avec des personnes atteintes (Consulter nos dossiers consacrés au TasP et à la PrEP).
Alors que se déroule ce 17 octobre la journée mondiale du don d’organe et de la greffe, rappelons que la greffe solidaire entre personnes séropositives est désormais possible. Le 5 juillet 2021, le ministère de la Santé a publié l’arrêté autorisant le prélèvement et la greffe d’organes entre donneurs et receveurs vivant avec le VIH. La publication de cet arrêté intervenait après plus de cinq ans de plaidoyer de la part d’associations de lutte contre le VIH/sida, collectif TRT-5 CHV en tête dont Sida Info Service est membre.
La greffe d’organes entre PVVIH est possible grâce aux progrès des traitements contre le VIH. Certes toutes les personnes séropositives ne sont pas éligibles car il faut tenir compte de nombreux critères très stricts comme avoir une charge virale indétectable ou ne pas souffrir de certaines maladies graves pouvant empêcher la réalisation de la greffe*. Si les choix d’effectuer une greffe sont médicaux, ils doivent tenir compte aussi du faible nombre de greffons disponibles.
Chez les personnes vivant avec le VIH, les principales greffes concernent surtout le foie à cause de coinfections avec les hépatites B et C. En France, seul le centre hépato-biliaire Paul Brousse pratique la greffe du foie chez les personnes séropositives au VIH.
On le voit, depuis 40 ans, les progrès dans le domaine du VIH sont bien réels. Les traitements permettent de réduire drastiquement les risques de transmission du virus, de prolonger la vie des PVVIH, d’améliorer la qualité de vie de celles-ci.
En juillet 2021, le collectif TRT-5 CHV avait qualifié « d’avancée majeure » la greffe solidaire entre personnes séropositives.
Alain Miguet
*Extrait de l’arrêté du 05 juillet 2021 : Les organes issus de donneurs, vivants et décédés, connus comme étant séropositifs pour le VIH, sous traitement antirétroviral stable et ayant un dépistage génomique du VIH négatif dans les douze derniers mois, peuvent être greffés à des receveurs séropositifs au VIH en infection contrôlée.