Vaccination HPV au collège : faible mobilisation

La campagne de vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) dans les collèges, lancée en septembre 2023, ne remporte pas le succès escompté. Moins de 10% des élèves ont reçu une première dose de vaccin, a reconnu le ministère de la Santé.

Plus de 200 types de papillomavirus existent. Très contagieux, certains sont cancérigènes. Or plus de 80 % d’entre nous seront un jour en contact avec ce virus au cours de notre vie sexuelle.

Pour se protéger contre le HPV, la vaccination constitue une excellente arme de protection. En février 2023, le président de la République a annoncé une campagne de vaccination "généralisée" dans les collèges pour les élèves de 5ème à partir de septembre 2023 pour tenter de rattraper le retard français. En effet, dans plusieurs pays notamment européens, la couverture vaccinale dépasse les 70%, voire les 90% pour certains.

Hélas, quelques mois plus tard, force est de constater que la campagne de vaccination dans les collèges n’a pas suscité l’enthousiasme. Fin novembre, seuls 11% des élèves avaient reçu leur première injection de Gardasil, soit trois fois moins que l'objectif affiché. L’objectif était de vacciner 30% des élèves en classe de 5ème.

Lourdeur administrative

Comment expliquer ces mauvais résultats ? Peut-être à cause d’un processus administratif compliqué. Les deux parents doivent avoir signé la feuille d’autorisation à vacciner. L’enfant doit venir avec son carnet de santé. Par ailleurs, la venue des équipes de vaccination dans les collèges est ponctuelle. Si l’enfant n’est pas là le jour J ou qu’il a oublié son carnet de santé, il ne sera pas vacciné.

A cela s’ajoute un manque d’information et de pédagogie pour convaincre les parents de l’intérêt de la vaccination contre le HPV. Vacciner aussi les garçons alors que la campagne met en avant la protection des filles contre le cancer du col de l’utérus, peut étonner. Or les garçons peuvent aussi développer des cancers liés aux HPV (cancers ORL, anus, pénis).

Rappelons que les HPV sont responsables de 6300 nouveaux cas de cancers chaque année en France.