5013 personnes ont découvert leur séropositivité au VIH en France en 2021, selon les chiffres communiqués par Santé publique France. La légère hausse enregistrée par rapport à 2020 (4759 cas) n’est peut-être qu’un trompe-l’œil compte tenu d’un certain rattrapage du dépistage effectué à la suite de la crise sanitaire liée au COVID. Quelle que soit la population concernée une relative stabilité dans le nombre de nouveaux diagnostics a été observée : population hétérosexuel(le)s né(e) en France ou à l'étranger, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) nés en France ou à l'étranger, usagers de drogues injectables et personnes trans. Cependant une tendance à une légère augmentation depuis 2012 chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) nés à l’étranger et chez les personnes trans est à noter.
Dépistage insuffisant
En 2021, le dépistage a progressé par rapport à 2020 sans toutefois retrouver le niveau de 2019. Au total, 5,7 millions de sérologies VIH ont été réalisées en 2021, soit 8% de plus qu'en 2020 (5,3 millions). Le nombre d'autotests vendus en pharmacie a été d'environ 65 000 en 2021, soit une hausse de 15% par rapport à 2020. Toutefois les ventes d’autotests avaient baissé de 30% entre 2019 et 2020. La hausse de 2021 a donc été insuffisante pour retrouver les niveaux de 2019.
Stade précoce
24% des découvertes de séropositivité ont eu lieu à un stade précoce, c’est-à-dire au moment de la primo-infection ou assez vite après celle-ci. La majeure partie des découvertes s’est faite à un stage intermédiaire et une proportion non négligeable à un stade avancé, ce qui peut occasionner des pertes de chance pour la prise en charge efficace des personnes atteintes. Santé publique France souligne un fait inquiétant : la proportion des personnes qui ne s’étaient jamais testées pour le VIH avant le diagnostic a fortement augmenté passant de 47% en 2015 à 52% en 2021. Il y a donc nécessité de remobiliser autour du dépistage d’autant plus que le nombre de nouveaux diagnostics sida en France reste au-dessus des 1000 cas annuels ((1062 cas en 2021).
Autres IST
En ce qui concerne les autres IST hors VIH, les chiffres montrent une hausse des infections à Chlamydia trachomatis (avec des taux d’incidence plus élevés qu’en métropole dans les départements et régions d’outre-mer, à l’exception de Mayotte). Une hausse des cas de gonococcies est aussi enregistrée. En revanche les cas de syphilis sont relativement stables en 2021.