Prévention : penser l’après confinement

Aujourd’hui, les CeGIDD (du moins ceux qui ne sont pas fermés) filtrent les personnes qui viennent consulter. Priorité est donnée aux risques justifiant d’un TPE (traitement post-exposition) et aux symptômes réels d’IST.

Celles et ceux qui viennent juste pour confirmer qu’ils n’ont rien attrapé sont invité.e.s à reporter leur démarche. Le CeGIDD d’Amiens a pensé à ces dernier.e.s et leur offre la possibilité de recevoir à domicile un autotest du VIH et un kit d’auto-prélèvement d’IST. Les prélèvements sont à déposer à l’extérieur du CeGIDD dans une boîte prévue à cet effet.

Il serait très intéressant d’étendre cette initiative lorsque nous serons sortis de l’épidémie de Covid-19, particulièrement dans les zones où il y a peu de CeGIDD. Dans certains départements (Aube, Ariège, Creuse, Drôme, Haute Garonne, Indre, Lozère, Vosges), il n’y a qu’un seul CeGIDD ; dans beaucoup d’autres, le CeGIDD principal ouvre ici et là des consultations une fois par mois ou par trimestre.

L’accessibilité à un dépistage gratuit et une prise en charge de la santé sexuelle complète et de qualité peut s’avérer difficile voire impossible, sauf à parcourir de longues distances.

L’étude ANRS-Santé Publique France MémoDépistage a démontré tout l’intérêt de l’offre de dépistage à domicile : il reste à la mettre en pratique et à la favoriser partout où l’accès au dépistage gratuit est problématique, voire impossible.

Pour faire face au confinement, de nombreux CeGIDD ont aussi mis en place des téléconsultations. Dès avant l’épidémie, le CeGIDD de Tours avait ouvert une téléconsultation pour les Prépeurs de la région Centre-Val de Loire habitant loin de Tours ou d’Orléans.

Ces initiatives seraient à poursuivre et à développer partout où cela est opportun avec, n’en doutons pas, le soutien des ARS. Elles verront là une occasion de revoir leur politique du faire plus avec toujours moins de moyens.

Jean-Louis Tabourin, 

Pour Sida Info Service