Variole du singe : où en est-on ?

des tubes à essai

Vous nous avez sollicité sur ce virus actuellement très médiatisé, dans un contexte déjà sensibilisé par la pandémie de COVID-19.

Voici donc les informations dont nous disposons à l’heure actuelle.

Plusieurs cas d’infections à Monkeypox (MKP, virus de la variole du singe) ont récemment été signalés dans plusieurs pays d’Europe et en Amérique du Nord, notamment mais pas seulement chez des HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes).

En France un premier cas a été confirmé le 20 mai 2022 en Ile-de-France chez un homme de 29 ans sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus habituellement.

A ce stade, les cas rapportés sont majoritairement bénins et il n’y a pas de décès signalé.

Quels sont les symptômes ?

Après une période d’incubation de 5 à 21 jours, la maladie débute par de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et une asthénie. Il y a ensuite une apparition de ganglions (cou, face, ...) volumineux. Un à trois jours (parfois plus) suivant l’apparition de la fièvre, le patient développe une éruption cutanée qui commence souvent sur le visage puis peut s’étendre à d’autres parties du corps, dont les paumes des mains, les plantes des pieds et les organes génitaux. Les autres muqueuses (ORL, conjonctives) peuvent également être concernées.

L’atteinte cutanée survient en une seule poussée. Les lésions passent par différents stades successifs (macule, papule, vésicule, pustule puis croûte), et évoluent de façon uniforme.

La maladie dure généralement de 2 à 3 semaines. La personne est contagieuse dès l’apparition des premiers symptômes. Lorsque les croûtes tombent, entre 2 à 3 semaines, les personnes ne sont plus contagieuses.

Comment se transmet-elle ?

Mokeypox se transmet par contact avec un animal, rongeurs notamment, mais les animaux réservoirs se situent en Afrique de l’Ouest et Centrale ; avec un être humain ; ou avec des matériaux contaminés par le virus.

Le virus pénètre dans l’organisme par une lésion de la peau (même non visible), les voies respiratoires ou les muqueuses.

La transmission de l’animal à l’homme peut se faire par morsure ou griffure, par la préparation de viande de brousse, par contact direct ou indirect avec des fluides corporels ou du matériel de lésion. Il n’y a habituellement pas d’animaux réservoirs présents en Europe.

La transmission interhumaine peut se faire par :

  • Les gouttelettes respiratoires qui ne peuvent généralement pas se déplacer à plus de quelques mètres, ce qui nécessite un contact prolongé face à face
  • Contact cutané direct avec les liquides biologiques ou la lésion
  • Contact cutané indirect avec la lésion, par exemple par des vêtements, du linge de maison ou de la vaisselle contaminés

Le diagnostic se fait par PCR à partir d’un prélèvement au niveau d’une lésion cutanée.

Existe-t-il un traitement ?

Outre le traitement symptomatique avec du paracétamol, la Haute Autorité de Santé recommande actuellement une prise en charge plus globale incluant notamment la mise à disposition d’un traitements antiviral (Tecovirimat) non évalués par la HAS mais disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l’indication de la variole du singe, en particulier pour les enfants éligibles, pour lesquels le vaccin de 3e génération ne bénéficie pas d’AMM aujourd’hui.

Quelles sont les précautions à prendre ?

Les cas confirmés doivent s’isoler à leur domicile pendant trois semaines à partir de la date de début des signes. Un arrêt de travail ou une autorisation de télétravail à temps plein peuvent être délivrés par le médecin traitant.

En cas d’apparition de symptômes (fièvre et éruption cutanée avec des vésicules), isolez-vous et contactez le SAMU Centre 15 qui vous orientera vers une consultation médicale.

Attention : le linge, la literie et la vaisselle ne doivent pas être partagés avec d’autres personnes. Un masque chirurgical doit être porté.

La recherche des personnes-contacts à risque est à effectuer pour les cas probables et confirmés par les Agences Régionales de Santé (ARS).

Un vaccin est-il disponible ?

La HAS recommande aujourd’hui la mise en œuvre d’une stratégie vaccinale réactive, c’est-à-dire autour d’un cas confirmé, avec un vaccin de troisième génération uniquement. Il s’agit du vaccin Imvanex, produit par le laboratoire danois Bavarian Nordic, autorisé depuis 2013.
La vaccination est actuellement recommandée pour les adultes dont le contact avec une personne infectée est considéré comme à risque élevé de contamination.

crédit photo : Karolina Grabowska (pexels.com)