Des personnes séropositives dans l’armée française

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment annoncé la levée des discriminations à l'embauche envers les personnes séropositives au sein des armées en France : elles pourront désormais intégrer l'armée. Cette décision représente une avancée majeure dans la lutte contre les discriminations, et contribue à renforcer l'inclusion des personnes séropositives.

Jusqu'à présent, les personnes séropositives étaient exclues de l'armée en raison de leur « état de santé ». Cette exclusion était largement considérée comme discriminatoire, car elle ne se basait pas sur les compétences ou les capacités physiques des individus, mais sur une condition médicale qui ne tenait pas compte des avancées considérables des traitements contre le VIH. Le ministre Lecornu a affirmé que cette discrimination n'avait plus sa place dans la société française, et que les personnes séropositives seraient désormais jugées sur leurs mérites et leurs qualifications.

Vers une avancée dans la lutte contre la sérophobie

Cette décision a été saluée par de nombreux militants et militantes pour les droits des personnes séropositives, qui ont souligné que l'exclusion de l'armée avait des conséquences négatives sur la vie professionnelle et personnelle des personnes touchées par le VIH. En effet, l'accès à des emplois stables et gratifiants peut être limité pour les personnes séropositives, ce qui peut engendrer une plus grande précarité économique et sociale.

L'intégration des personnes séropositives dans l'armée pourrait également contribuer à changer les perceptions négatives associées à la contamination par le VIH. L'acceptation des personnes séropositives dans les rangs d’une institution telle que l’armée pourrait aider à briser les stéréotypes et les préjugés qui existent autour du VIH.

Des critères d'évaluation dépassés

Fin 2022, cette discrimination à l’embauche visant les personnes séropositives, avait déjà été levée pour les policiers. Le gouvernement avait abrogé l’application du Sigycop, un dispositif d’évaluation de l’aptitude physique utilisé dans certains métiers de la fonction publique. Appliquée strictement, cette évaluation classait comme inaptes les personnes vivant avec le VIH.

Jusqu’à présent, le ministère des Armées, dont le service de santé régit le recrutement des gendarmes et des pompiers militaires, avait refusé à modifier le «Sigycop». Les dernières études ayant démontré que les personnes séropositives bénéficiant de traitements antirétroviraux et ayant une charge virale indétectable ne transmettent pas le VIH et ont une durée de vie en bonne santé pratiquement égale à celle des personnes séronégatives. Cette discrimination n’a donc pas lieu d’être.