Un nombre record de personnes infectées par le VIH a été diagnostiqué en Irlande l'année dernière. Alors que d’autres pays européens voient le nombre de nouveaux cas diminuer considérablement, la nouvelle fait tâche pour la petite république. Avec 531 personnes diagnostiquées en 2018, le pays a atteint le nombre le plus élevé jamais enregistré.
L'Irlande à la traîne
Dans les pays voisins, tels que le Royaume-Uni, des mesures fortes sont prises afin de prévenir la propagation du virus. Leur mise en place a entraîné une diminution significative du nombre de nouveaux cas, notamment grâce à la mise à disposition de la PrEP. Certains militants irlandais n'hésitent pas à parler de « crise du VIH ». L’association ACT UP Dublin milite en faveur de l’accès à la PrEP ainsi que pour la mise en place de tests plus complets. Le service de santé du gouvernement tente de mettre le fameux traitement préventif à disposition mais les militants affirment que le processus prend trop de temps et soulignent l’urgence de la situation.
L'augmentation du nombre d’infections est imputable à l'absence de programme d’éducation sexuelle approprié. Essentiel pour s'attaquer aux mythes et à la stigmatisation entourant les séropositifs, il serait dépassé. En effet, le programme irlandais est le même depuis 20 ans. Le mois dernier, le Comité pour l'éducation du parlement irlandais a appelé le gouvernement à le réformer.
Les croyances ont la vie dure
En 2017, un rapport sur le VIH/sida en Irlande avait révélé que les personnes âgées de 18 à 34 ans étaient plus mal informées que les autres groupes d'âge. Les personnes appartement à cette tranche d'âge sont les plus susceptibles de croire que le VIH peut être transmis en embrassant quelqu'un ou en partageant un siège de toilette.
« Le programme d'éducation sexuelle obsolète de l'Irlande, l'absence de médecine préventive et la stigmatisation de ceux qui sont diagnostiqués alimentent l’augmentation de nouveaux cas », selon ACT UP Dublin.
Noel Donnellon, militant d’ACT UP Dublin a déclaré : « Nous sommes en crise, nous constatons un nombre croissant de nouveaux diagnostics, en opposition directe avec ce qui se passe dans le reste de l'Europe, et ce n'est pas un hasard si nous avons également une programme d'éducation sexuelle inexistant par rapport à d'autres pays. La PrEP est importante, mais elle fait partie d'un ensemble, nous avons besoin d'une meilleure éducation, de services de dépistage plus accessibles et nous devons lutter contre la stigmatisation qui entoure encore le VIH et le test de dépistage. »
Source : Sky News